Anne-Marie, 42ans, bénévole à l'Armée du Salut, aide des femmes originaires du Sri Lanka et d'Afrique à parler, lire et écrire le français.
J’anime depuis 1 an un atelier d'apprentissage de la langue française pour des femmes originaires d'Afrique et du Sri Lanka sachant déjà un peu parler, lire et écrire en français. Il devait normalement s'agir d'un cours de perfectionnement en français mais la réalité est plus complexe.
Outre les difficultés des apprenantes à prononcer des sons du français qui n’existent pas dans leurs langues d'origine ; ce qui frappe le plus, est l'absence quasi totale de connaissance des codes complexes qui cimente la vie sociale en France.
Par contre la volonté d'apprendre est très présente. Elles veulent savoir se comporter en toutes circonstances, et comprendre ce qui se passe autour d'elles pour rompre leur isolement et être autonomes. Elles disent souvent qu’elles ne veulent plus dépendre des autres pour remplir des dossiers administratifs par exemple.
J'ai découvert avec surprise l'immensité des besoins dans ce domaine. En tant que bénévole, je fais de mon mieux pour y répondre. Cela fait appel à de multiples compétences, parfois d’enseignant, d’orthophoniste ou même de coach !
Je trouve la situation actuelle de l’apprentissage du français contradictoire : il y a une forte demande des pouvoirs publics pour que les migrants s’intègre, et une forte demande des migrants de s’intégrer, mais une absence de moyens pour y parvenir.